L'histoire
Le Théâtre La Cité a été fondé par Michel André, metteur en scène, et Florence Lloret, cinéaste documentaire.
En 1994, Michel André fonde la compagnie de la Cité, puis suit une formation de cinéma documentaire et oriente son théâtre vers une écriture de plateau en prise avec la vie de ceux qu’il convie à partager la création de ses spectacles. Parallèlement, Florence Lloret collabore aux créations de la compagnie de la Cité et explore la présence de l’image sur le plateau de théâtre. La compagnie de la Cité s’installe d’abord dans le quartier du Panier en 1998. Elle est alors accueillie en résidence au Théâtre du Merlan, scène nationale installée dans les quartiers Nord. Michel André met en scène avec des habitants de Marseille Le chemin des possibles et En ces temps incertains, à partir d’une commande d’écriture à l’auteur australien Daniel Keene. C’est en 2005 que le Théâtre La Cité ouvre ses portes. Michel André et Florence Lloret poursuivent leur démarche vers un théâtre que l’on pourrait qualifier de documentaire avec la création des spectacles Rue des Muguets, Nous ne nous étions jamais rencontrés, Jusqu’ici tout va bien, L’alphabet des oubliés.
Le terme d’écritures du réel fait son apparition, plus ouvert et fidèle que celui de théâtre documentaire, à ce qui se joue sur le plateau dans leurs créations. Leurs spectacles échappent au témoignage pour mettre en jeu le processus de recherche et d’enquête en lui-même. Les rencontres et les relations que les différents projets font naître, l’expérience qui se vit, sont au cœur de l’écriture et de la dramaturgie. Ils invitent d’autres artistes, de toutes disciplines, intéressés par ces écritures, à collaborer au projet du Théâtre La Cité et ouvrent largement le champ de la création aux habitant.es de la ville en créant les Ateliers de La Cité. Régulièrement, des philosophes, des chercheurs, sont invités au théâtre. Une articulation art et société s’expérimente et prend forme. En 2012 a lieu la première Biennale des écritures du réel. Le Théâtre La Cité y mêle ses propres productions nées sur le territoire à celles d’écritures venues d’ailleurs. La programmation se construit pas à pas en étroite collaboration avec ses différents partenaires à Marseille et en Région.
« Deux petits mots pour vous éclairer sur la Biennale des écritures du réel. Nous l’avons initiée en 2012 mais je dis toujours que nous n’en sommes pas les propriétaires en ce sens que c’est vraiment une plateforme collaborative, un endroit de coopération. Nous avions le désir de sortir de notre espace artistique, pour ouvrir de nouveaux croisements, faire entrer des liens nouveaux, des dialogues, entre le monde des arts, le monde des sciences et le monde de l’éducation. Si je devais dire un seul mot sur la Biennale, ce serait l’idée de décloisonner, et de retrouver des liens et des échanges qui nous rendent sensibles, qui nous font avancer, dans des nouvelles formes. C’est pour qu’on peut être ici ce soir dans un théâtre, mais aussi dans un collège, dans un café associatif, dans une salle de concert… On est bien dans une écriture de la relation, dans un espace de personne à personne, où on sort du personnage pour aller vers l’infini de la personne. » Michel André, discours d’ouverture de la Biennale #1 (2012)
« C’est un moment de poésie. C’est un moment populaire. Audacieux. Qui propose à mon sens un autre chemin possible. Qui regroupe beaucoup d’auteur.es d’aujourd’hui, donc des langues du monde, et en tout cas des auteur.es soucieux.ses, inquièt.es de soulever cette robe écarlate du réel, cette foutue réalité qu’on subit souvent sans comprendre, qui viennent l’éclairer en tissant poésie, politique, rire immense, tragédie, pour faire résonner les enjeux de ce monde d’aujourd’hui. » Nadège Prugnard, prélude à la Biennale #6 (2022)